L'Histoire de Saint-Dizier

SAINT-DIZIER, 26 300 habitants, les Bragards

(Sancti Desiderius : Saint Didier, évêque martyr de Langres)

Située au carrefour de la Haute-Marne, Marne et Meuse, Saint-Dizier est une ville dynamique à quelques minutes du Lac du Der en Champagne. L’expansion de la métallurgie a transformé au fil des siècles cette ancienne place forte en cité industrielle, véritable vitrine de la fonte d’art du 19e siècle à nos jours. Point de départ de nombreuses escapades, Saint-Dizier vous attend pour se dévoiler…

Tout a commencé il y a très longtemps…

Nos ancêtres les Barbares

Les récentes fouilles archéologiques et la présence d’une villa gallo-romaine permettent de situer l’implantation des premiers habitants au sud-est de la ville (zone commerciale du Chêne Saint-Amand). La découverte de trois sépultures de chefs francs du VIe siècle témoigne de l’importance stratégique et commerciale de ce territoire dès le haut Moyen Âge.

D’Olonna à la place forte royale

Simple bourgade proche d’une demeure seigneuriale au IXe siècle, Saint-Dizier est devenue ville fortifiée au XIIIe siècle, après sa fusion avec les villages de La Noue (Olonna) et Gigny (Gihinni). L’histoire de Saint-Dizier en tant que localité commence véritablement dès le XIIIe siècle avec le seigneur Gui II de Dampierre qui choisit d’implanter son domaine au confluent des rivières Marne et Ornel. Il fait édifier son château (actuelle sous-préfecture) et l’église Notre-Dame en 1202, autour de laquelle la ville neuve se développe progressivement. En 1488, le roi Charles VIII fait de Saint-Dizier une puissante place forte royale, ceinte de remparts et de fossés inondables, face à la Lorraine.

Le siège de 1544, une bataille historique

Durant l’été 1544, les armées de l’empereur Charles Quint en guerre contre le roi François Ier envahissent Saint-Dizier. Près de 42 000 soldats font face aux troupes de la ville et aux habitants, à peine 4 500 hommes, femmes et enfants. L’assaut est repoussé pendant plus d’un mois avec de lourdes pertes de part et d’autre. Cette résistance permet au Roi de se ressaisir et de sauver Paris. François Ier, en reconnaissance envers la cité, permet à cette dernière de porter ses propres armes : « d’azur au château sommé de trois tours d’argent maçonnées de sable », avec cette devise « Regnum Sustinent » (« Ils soutiennent le royaume »).

Le saviez-vous ? L’origine du nom « Bragard »

Les habitants de Saint-Dizier s’appellent les Bragards. Selon la tradition populaire, ce nom viendrait d’une exclamation de François Ier : « Ah, les braves gars ! » voire même « Ah, les Bragards ! » pour « les gaillards », en apprenant la résistance de la ville en 1544. Le terme « bragard » était fréquemment usité à cette époque et signifierait à la fois « braillard » et « courageux ». Il serait issu du mot « braies », désignant le pantalon gaulois.

Une ville en mutation

En 1775, un incendie détruit près des deux tiers de la ville fortifiée. L’ingénieur des Ponts et Chaussées, Coluel, décide la destruction d’une grande partie des fortifications et des maisons à colombages, faisant ainsi disparaître l’aspect médiéval de la ville.

Il faut attendre l’essor industriel et le développement de la fonte d’art à la fin du XIXe siècle pour percevoir toute l’ampleur des mutations de la ville : construction de l’Hôtel de Ville, de la halle au blé (le futur théâtre), des grandes voies de communication (canal, chemin de fer)…

Saint-Dizier se développe après-guerre grâce à des entreprises emblématiques telles que Hachette & Driout, aujourd’hui l’une des aciéries les plus modernes d’Europe, l’usine de crèmes glacées Miko devenue Cogesal-Miko ou encore la BA 113 dotée du chasseur Rafale, fleuron technologique de l’armée de l’Air.

Au début des années 2000, d’autres projets voient le jour : la mutation de la ville se poursuit avec la rénovation du centre-ville, du quartier du Vert-Bois et plus récemment la construction de nouveaux équipements : un centre nautique, un cinéma multiplexe et une nouvelle salle de spectacles.