Frampas

Depuis le Moyen Âge Frampas est un carrefour de rencontres, que conforte aujourd’hui l’attrait touristique du Lac du Der et du festival de photographie animalière de Montier-en-Der, fréquenté par des visiteurs venus du monde entier.

Frampas entre labourages et pâturages

Dans un environnement champêtre et boisé loin du tumulte urbain, Frampas se pare d’un camaïeu automnal. Réchauffés par le soleil d’arrière-saison, les champs aux sillons réguliers, déjà apprêtés pour les récoltes futures témoignent de l’activité des 3 exploitations agricoles. Pointé vers le ciel animé par le ballet migratoire des grues cendrées, le clocher de l’église Sainte-Madeleine égrène les heures pour les 162 habitants. Le bâti ancien concourt au charme du village. L’architecture à colombage recouvert parfois d’un bardage côtoie les constructions où la brique et la pierre seront employées, au milieu du XIXe siècle, en façade et sur les murs exposés aux intempéries, puis en totalité. « Les maisons ayant fait l’objet d’une restauration très attractive sont devenues des gîtes ou chambres d’hôtes forts convoités par les touristes ! » se réjouit Thierry Gaucheron, le premier magistrat, qui ajoute « L’occasion leur est donnée aussi de découvrir l’escargotière et la culture du safran de Benoît Jeanson qui accueillera en 2019 une ferme pédagogique. »

L'origine du toponyme

La région du Der, naturellement marécageuse et boisée, forma dans le haut Moyen Âge (Ve-Xe siècle) une province frontalière des peuples Tricasse (Gaulois établis dans la majeure partie de l’Aube) et Catalaune (Belges installés au sud-est de la Marne et au nord de la Haute-Marne). Son exploitation progressive intervint au VIIe siècle par le moine Berchaire qui fonda le monastère de Montier-en-Der, autour duquel les plus grosses bourgades furent bâties et les marécages asséchés pour être cultivés. Au Moyen Âge, l’implantation de communes nouvelles au nord de Montier-en-Der - Braucourt et Planrupt avant 1164 puis Frampas entre 1166 et 1170 - fit déplacer les péages (taxes sur des marchandises transportées prélevées lors du passage d’un pont ou aux portes de certaines villes) notamment à Voillecomte, tandis que Frampas (Francus passus XIIe siècle) devint un village sans poste de douane.

Sur les tombes du cimetière, des mots font revivre les « âmes en allées »

L’enfant du village Louis-Édouard de Beaufort n’a pas donné son nom à une rue ou une place, mais une épitaphe le passe à la postérité. Ce valeureux militaire de la Grande Armée fut de toutes les grandes batailles de l’Empire, où il acquit un à un ses grades jusqu’au titre suprême d’Officier de la Légion d’honneur, que lui remit Napoléon 1er sous les murs de Moscou… De retour dans son village à l’exil de l’Empereur déchu, Louis-Édouard de Beaufort embrassa une brillante carrière politique, au cours de laquelle il sera nommé membre du Conseil général de la Haute-Marne le 14 juin 1826, puis président de novembre 1831 à 1833, promu Chevalier de la Légion d’honneuren 1831, élu député de l’arrondissement  de Wassy de 1835 à 1842, puis maire de Frampas du 18 octobre 1831 jusqu’à son décés le 21 avril 1849 à l’âge de 62 ans.